Education sexuelle à l’école: ce que disent les textes
Le ministère de l’éducation nationale a publié un arrêté fixant le programme d’éducation à la sexualité, de la maternelle au lycée en passant par l’école primaire et le collège. Ce dernier s’inscrit dans le code de l’éducation qui prévoit qu’ « Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène »
(article L. 312-16).
Un programme national pour éduquer à la vie affective, relationnelle et à la sexualité
En février 2025, le ministère de l’Éducation nationale a dévoilé le programme portant sur l’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité au cœur de la formation des élèves, de la maternelle jusqu’au lycée et au CAP.
Les fondements : une éducation universelle et obligatoire
Depuis la loi du 4 juillet 2001, le Code de l’éducation prévoit au moins trois séances annuelles d’éducation à la sexualité dans les établissements scolaires. Ce nouveau programme reprend cette exigence en lui donnant une cohérence nationale renforcée.
Il repose sur trois grands axes éducatifs, communs à tous les niveaux :
Se connaître, vivre et grandir avec son corps : comprendre son développement, ses émotions, son intimité.
Rencontrer les autres et construire des relations, s’y épanouir : apprendre le respect, le consentement, la communication et la coopération.
Trouver sa place dans la société, y être libre et responsable : lutter contre les stéréotypes et discriminations, promouvoir l’égalité et la liberté individuelle
Ces enseignements sont obligatoires, destinés à tous les élèves, et inscrits dans les projets d’école et d’établissement.
Une organisation progressive
Le programme est pensé comme un parcours qui suit l’évolution des enfants et des adolescents.
- À l’école maternelle, l’éducation se concentre sur la découverte du corps, l’identification des émotions, le respect de l’intimité et l’égalité filles-garçons.
- À l’école élémentaire, les séances approfondissent la connaissance de soi et du corps, introduisent la notion de consentement et sensibilisent aux discriminations et stéréotypes.
- Au collège, période de profonds bouleversements liés à l’adolescence, le programme vise à apporter des connaissances claires et fiables sur la sexualité, tout en développant une réflexion personnelle et collective.
- Au lycée et en CAP, l’approche devient plus réflexive et critique, invitant les élèves à questionner les dimensions intimes, sociales, culturelles et politiques de la sexualité et à assumer leur liberté de jeunes adultes responsables.
Des modalités pédagogiques adaptées
Chaque année, au moins trois séances spécifiques de deux heures doivent être organisées au collège et au lycée (adaptées en maternelle et élémentaire). Elles s’accompagnent d’activités intégrées dans les autres disciplines (sciences, lettres, arts, éducation physique, éducation civique, etc.), afin d’assurer une continuité éducative.
Les séances adoptent une pédagogie participative, permettant aux élèves de poser des questions, de partager leurs expériences et de développer leurs compétences psychosociales : estime de soi, gestion des émotions, communication, empathie, coopération.
L’organisation se fait en équipe : enseignants, personnels sociaux et de santé, direction d’établissement. Des associations spécialisées agréées peuvent intervenir, toujours en coanimation avec les personnels de l’éducation nationale, afin de garantir la neutralité et la qualité des interventions.
Des objectifs de prévention et de protection
L’ambition du programme dépasse la simple transmission de connaissances : il s’agit de préparer les élèves à devenir des adultes libres et responsables, capables de construire des relations respectueuses et épanouissantes.
Parmi ses finalités essentielles :
- promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes ;
- lutter contre les discriminations liées au sexe, à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre ;
- prévenir les violences sexistes et sexuelles, y compris l’inceste ;
- accompagner l’usage responsable du numérique et des réseaux sociaux ;
- favoriser le bien-être et la santé des jeunes, en renforçant leur pouvoir d’agir.
Voir également à ce sujet, la décision du Conseil d’Etat: (CE, 27 juin 2025, n°501820, Inédit au recueil Lebon).